La solitude, l’isolement

L’Assurance retraite et les Petits Frères des Pauvres ont créé un kit de médiation qui vise à lutter contre l’isolement social des personnes âgées. À vocation pédagogique et opérationnelle, Ô’liens invite les acteurs de terrain à exercer une vigilance particulière à l’égard des retraités en situation d’isolement social. Il aide à repérer les personnes fragiles mais aussi à les orienter vers un accompagnement personnalisé et adapté.

À qui s’adresse Ô’liens ?

Le kit Ô’liens permet de sensibiliser à l’isolement social les professionnels et bénévoles en contact régulier avec des personnes âgées : professionnels de santé, acteurs locaux de la prévention de l’isolement (caisses, bailleurs sociaux, élus…), bénévoles du secteur social et médico-social, aides à domicile, relais associatifs et culturels… En répondant à leur besoin d’information et de connaissance, il les outille et leur permet de contribuer à la lutte contre l’isolement des aînés.

Un outil innovant et ludique

Le kit se présente sous la forme d’un jeu de plateau associé à 120 questions. Les participants partagent leurs représentations et leur expérience de situations vécues, observées ou entendues portant sur l’isolement social des seniors. Une grille « Actions » partagée permet ensuite d’initier une démarche collective pertinente afin de mieux informer les personnes âgées isolées sur les ressources disponibles dans leur environnement proche et/ou d’alerter les acteurs locaux susceptibles de prendre en charge des situations à risque.

Comment se procurer le kit ?

Ô’liens est mis gratuitement à la disposition des réseaux et des partenaires de l’Assurance retraite et des Petits Frères des Pauvres soucieux de préserver le lien social et de favoriser le bien-vieillir.

Vous pouvez commander une boite de jeu en écrivant à O_liens@petitsfreresdespauvres.fr

Fort d’une expertise en innovation sociale, l’Observatoire national de l’action sociale (Odas) analyse l’action des collectivités publiques et des institutions locales en matière de cohésion sociale, notamment dans le champ de l’autonomie. À la demande de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), l’Odas a sélectionné les initiatives les plus prometteuses déjà repérées par ses sites ressources Apriles et Lab’AU. Elles sont présentées dans un document qui livre également, pour chacune, l’expertise approfondie menée auprès des porteurs de projets, des partenaires financiers et opérationnels et des participants, dans le cadre d’entretiens et/ou de déplacements sur le terrain.

Habitat, loisirs, usages numériques, mobilité, développement durable…, ces initiatives illustrent par leur diversité la créativité des territoires, en zone urbaine comme rurale. Elles contribuent de façon commune à la prévention de la perte d’autonomie, en participant au repérage des plus fragiles, en encourageant les liens intergénérationnels, en favorisant la participation citoyenne des aînés et, surtout, en faisant évoluer le regard porté sur les plus âgés. Cette sélection prend également en compte des critères tels que la participation des habitants ou des bénéficiaires, la logique de partenariat, la valorisation des ressources du territoire, la capacité des acteurs à proposer de nouvelles réponses à des besoins peu ou mal couverts et le potentiel d’essaimage ou de reproductibilité.

Les 11 actions répertoriées

• API bus, à la rencontre des seniors isolés
• Ayyem Zammen accompagne des colocations de personnes âgées immigrées
• Jardin’âges, un terreau pour le développement social local
• Journée citoyenne : faire ensemble pour mieux vivre ensemble
• Outil en main : entre valorisation des savoir-faire et transmission intergénérationnelle
• Perche Digital Seniors : quand le numérique encourage le dialogue entre les générations
• Quartiers solidaires : des seniors au cœur d’une dynamique communautaire
• La Ressourcerie
• Les Santolines, des logements accompagnés pour briser l’isolement des personnes âgées
• La Scalaa, une plateforme numérique pour organiser la solidarité citoyenne d’aide locale aux aidants
• Voisin’âge, une conciergerie sociale qui crée du lien entre les âges

Télécharger le rapport Changer de regard sur l’âge : 11 initiatives inspirantes expertisées par l’Odas

En octobre 2021, le ministère chargé de l’Autonomie a publié un guide sur l’attitude à tenir face à l’isolement social des aînés. Il fournit des conseils pratiques pour agir au quotidien.

En France, 2 millions personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées de leur famille et de leurs amis, ce qui peut entraîner des conséquences physiques, psychologiques et sociales. Pour réduire ces risques, nous avons tous un rôle à jouer : les professionnels de santé, du grand âge et les secouristes, les facteurs, les gardiens, les commerçants et les bailleurs, les voisins, les aidants et les bénévoles d’associations, mais aussi les simples citoyens.

Le guide énumère les signes qui peuvent alerter : un logement négligé, des volets fermés en journée, une boîte aux lettres pleine ; un visage triste, une tenue négligée ou inadaptée à la saison ; un besoin d’échanger ou, au contraire, un repli sur soi ; un sentiment d’insécurité, une méfiance ; des problèmes d’addiction, un manque d’appétit, de sommeil, une perte de poids ; un désintérêt pour des activités auparavant appréciées ; un renoncement aux soins…

La brochure décrit ensuite comment créer du lien, sans négliger les difficultés auxquelles peut se heurter cette démarche. Il est ainsi recommandé de :

• Trouver un prétexte pour entrer en relation avec la personne, converser sur des généralités ;
• Ne pas aborder de front la question de l’isolement et éviter les questions trop directes ;
• Porter intérêt aux contacts sociaux de la personne (famille, amis, etc.), à son autonomie, à son sentiment de solitude ;
• Accepter sans insister le refus de la personne et tenter de renouer le contact ultérieurement.

Une fois le contact établi, l’on peut :

• Proposer ou demander un service à la personne pour éviter de la mettre systématiquement dans la position de celle qui a besoin d’aide ;    L’inviter à un temps de convivialité ;
• L’aider à effectuer une démarche ou l’orienter vers un partenaire compétent ;
• Évoquer les solutions d’accompagnement et les aides qui existent pour les courses, les actes de la vie quotidienne, etc., et si la personne se montre intéressée, l’orienter vers les services dédiés aux personnes âgées, notamment le centre d’action sociale de sa commune, le service social de son département et les points d’information locaux dédiés aux personnes âgées.

Dans tous les cas, il convient de rester bienveillant, de ne pas émettre de jugement de valeur, de laisser le temps à la personne de s’exprimer, de ne pas agir à sa place et toujours avec son consentement.

Le guide présente enfin le réseau de partenaires autour des personnes âgées isolées ainsi que des ressources pour aller plus loin.

Consulter le guide Des repères pour agir – Octobre 2021

« 530 000 personnes âgées en situation de mort sociale en 2021 ; elles étaient 300 000 en 2017. 2 millions d’aînés isolés des cercles familiaux et amicaux en 2021, ils étaient 900 000 en 2017. Cette aggravation significative de l’isolement social en quatre ans, avec certains indicateurs qui vont jusqu’à doubler, est alarmante. » C’est ainsi qu’Alain Villez, président des Petits Frères des pauvres, introduit les résultats du baromètre 2021 Solitude et isolement – Quand on a plus de 60 ans en France, paru en septembre.

Ce rapport repose sur une étude quantitative réalisée au printemps 2021, qui fait ressortir 10 grands enseignements :

1. Une nette aggravation de l’isolement social en 4 ans ;

2. Une hausse du sentiment de solitude ;

3. Un isolement accentué aussi par le manque important de relations de qualité ;

4. 3,6 millions de personnes âgées sont toujours exclues du numérique ;

5. Une nouvelle fois, la confirmation que la précarité est un facteur aggravant d’isolement ;

6. Autre confirmation, l’isolement est bien différencié selon les territoires ;

7. Perdre ses proches est toujours la préoccupation première pour plus de 14 millions de personnes âgées ;

8. Une forte envie de retrouver un réel lien social avec ses proches ;

9. Maintenir des commerces, des services de proximité et du lien entre les générations reste le premier rempart contre l’isolement ;

10. Une volonté farouche de vieillir à domicile quel que soit l’âge, mais avec un inquiétant refus des aides au maintien à domicile.

Des entretiens ont également été réalisés dans toute la France. Ils permettent d’identifier trois profils selon l’acceptation de la solitude et l’isolement : les solitaires, les esseulés et les abandonnés. Tous partagent cependant des points communs : des vies bouleversées dans leur parcours, un quotidien routinier déterminé principalement par l’état de santé et un besoin vital de partager un moment avec des proches. Ces éléments conduisent les Petits Frères des pauvres à avancer une série de préconisations pour lutter concrètement contre la solitude et l’isolement des personnes âgées.

Consultez le baromètre 2021 Solitude et isolement et découvrez les propositions des Petits Frères des pauvres.

Créé en 2010, le Gérontopôle des Pays de la Loire (Nantes) est une association agissant pour la qualité de vie des personnes âgées qui aide à l’émergence et à la réalisation d’initiatives publiques ou privées.

Le Gérontopôle des Pays de la Loire anticipe et accompagne les changements de société, induits par le vieillissement de la population avec un triple objectif :

• améliorer la qualité de vie des personnes âgées, en les faisant reconnaître avant tout comme des citoyens aux besoins spécifiques.
• aider les acteurs de la société à adapter leurs pratiques, produits ou services et à changer leur regard sur le vieillissement.
• contribuer à rendre la société plus inclusive.

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, le Gérontopôle des Pays de la Loire a mené une étude nationale sur la dimension territoriale de l’isolement des personnes âgées. Il en ressort plusieurs enseignements :

• 32% des plus de 65 ans (soit 3,9 millions de personnes) et 43% des plus de 80 ans habitent seuls.
• 804 000 personnes âgées de plus de 65 ans sont éloignées géographiquement de leur famille.
• les grandes villes et les campagnes sont plus exposées aux situations d’isolement des personnes, du fait des caractéristiques de la population âgée.
• les démarches répondant aux situations d’isolement des personnes âgées (MONA LISA, Villes Amies des Ainés et Charte de solidarité des Aînés) devraient être mieux réparties sur le territoire (notamment en milieu rural) pour répondre plus efficacement aux situations d’isolement des seniors.
• pour pouvoir agir avec efficacité dans les mois à venir, il faudra développer des études territorialisées (en ville notamment) sur les effets du confinement et du déconfinement sur les situations d’isolement des personnes âgées.

Étude parues en 2020
Consulter l’étude ici.

Initié en 2010 par la Fondation de France, le baromètre « Les Solitudes en France » a pour objectif d’évaluer la situation des Français au regard de l’isolement relationnel. Il prend comme point d’entrée la fréquence des relations sociales au sein des 5 réseaux : familial, professionnel, amical, affinitaire et de voisinage. Selon l’étude, l’isolement des Français s’est installé et accentué : ils sont désormais 5 millions, soit 1 million de plus qu’en 2010, à ne pas avoir de relations sociales.

L’édition 2014 du baromètre signale qu’un Français sur 8 est seul, sans relations sociales au sein des cinq réseaux de sociabilité. Un tiers des Français n’a accès qu’à un seul réseau social : fragilisé, il se trouve dans une situation d’exclusion potentielle sans en avoir conscience.

De toutes les générations, celle des 75 ans et plus est la plus impactée par la montée des solitudes en France : 1 personne âgée sur 4 est seule. Le rapport note que la solitude progresse dans les grandes agglomérations. La majorité exprime une difficulté grandissante à se faire des amis dans son quartier, à organiser des moments conviviaux entre voisins ou tout simplement à connaître des personnes et à discuter avec elles.

Découvrir le baromètre 2014 ici.

Le baromètre 2016 confirme la corrélation entre le risque d’isolement et les conditions de vie précaires. Ainsi plus du tiers des isolés ont des bas revenus (contre un quart dans le reste de la population). Cause ou conséquences, on observe chez eux un retrait de la vie culturelle et des loisirs, un isolement numérique et une défiance vis-à-vis des institutions, y compris les associations.

Face à l’isolement, le baromètre propose d’explorer une nouvelle voie de sociabilité à travers le collaboratif. Alors que les échanges de services type bricolage/recyclage, le covoiturage, la colocation sont perçus comme créateurs de rencontres par l’ensemble de la population, seule 1 personne isolée sur 5 a recours à cette opportunité. L’enjeu souligné par la Fondation de France est de développer une nouvelle médiation, différente de l’intervention sociale classique et qui réinstaure un lien positif.

Découvrir le baromètre 2016 ici.

La finalité principale de MONALISA est de mobiliser la solidarité entre citoyens. Cette mobilisation avec et pour les personnes âgées souffrant de solitude doit constituer un catalyseur permettant de renouer les liens de voisinage et de proximité, indispensables à la cohésion sociale.

Selon le rapport, c’est une dynamique collective de remise en lien qui combattra un processus social de mise à l’écart des personnes âgées mais aussi des jeunes retraités, des jeunes isolés, des personnes vivant seules ou en situation précaire. Face à cette finalité, le groupe de travail s’est accordé sur des principes communs qui ont guidé son travail. Trois mots-clés sont revenus dans les débats et fondent les consensus qui ont été élaborés : la proximité, la coopération, l’animation d’un réseau. Si le passage à la retraite peut être facteur d’isolement en raison de l’affaiblissement du réseau amical, de la baisse des activités socio-culturelles et de l’effritement des relations familiales, la lutte contre l’isolement social des personnes âgées passe par l’implication des citoyens et des acteurs locaux pour développer la création de lien social avec les personnes fragilisées.

Sept mois après la publication du rapport de ce groupe de travail remis en juillet 2013, l’association MONALISA et le comité national de soutien sont créés et rassemblent les associations et les institutions concernées pour faire cause commune contre l’isolement social des âgés. Pour la première fois, des bénévoles, des associations et des institutions se mobilisent ensemble et dans un seul mouvement avec le soutien des pouvoirs publics pour lutter contre l’isolement social des personnes âgées, une démarche collaborative d’intérêt général.

Rapport remis en 2013 par Jean-François Serres, Les petits frères des Pauvres, à Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie, dans le cadre de la mobilisation nationale contre l’isolement des âgés, MONALISA.

Consulter le rapport ici.

Près de 10 000 décès par an dont un tiers de plus de 60 ans et plus de 200 000 tentatives…

Face à ces chiffres préoccupants, l’Observatoire national du suicide (ONS) a été installé en septembre 2013 par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. Les réflexions de l’Observatoire ont pour objet de mieux comprendre ce drame et de faire avancer, avec l’ensemble des acteurs concernés, la prévention du suicide dans toutes ses dimensions.

Dans la continuité du premier opus paru en novembre 2014, ce deuxième rapport analyse les actions de prévention menées sur l’ensemble du territoire et orchestrées à un niveau national comme local, par les pouvoirs publics comme par les associations. Il fait le point sur le rôle joué par les facteurs de risque et de protection du suicide. Il propose, enfin, les dernières statistiques disponibles et un suivi des recommandations énoncées dans le premier rapport. Celles-ci sont complétées par de nouvelles perspectives et pistes de réflexion.

Consulter le 2e rapport de l’Observatoire national du suicide – février 2016 ici.

Diligentée par le collectif « Combattre la solitude des personnes âgées », le rapport du Crédoc propose des éclairages sur le rôle et l’impact des interventions bénévoles auprès de personnes âgées vivant seules à leur domicile. Une première analyse définit les liens de cause à effet entre perte d’autonomie et isolement : la perspective de ne plus pouvoir vivre chez soi impacte l’état physique, psychologique et émotionnel des personnes âgées d’où le besoin d’un réseau relationnel sur lequel s’appuyer.
Dans ce contexte et à travers les récits de vie de 15 seniors, l’étude fait état de la pluralité des formes d’interventions bénévoles et souligne leur utilité pour les personnes âgées. Fonctions et rôles possibles émergent, à placer dans le cadre de l’entourage des personnes isolées.

Étude parue en 2013.
Consulter l’étude ici.

Dans son étude de 2016, France Bénévolat révèle qu’un tiers des bénévoles en structures associatives a plus de 65 ans, un engagement en baisse comparé à l’étude de 2010. Trois hypothèses sont avancées : les nouveaux retraités se sentiraient moins redevables, ils seraient partagés entre la solidarité « externe » et familiale et globalement l’utilité des seniors ne serait pas assez valorisée. Pourtant, la participation des retraités à des activités socialement utiles est doublement positive avec pour les seniors, le maintien ou le retissage de liens sociaux, et  pour la collectivité, les effets de la solidarité.
Après le rappel des enjeux liés à l’implication des seniors, l’autre étude parue en 2015 délivre les conditions et les types de transitions travail/retraite favorisant l’engagement dans le bénévolat ainsi que des recommandations d’actions à mener.

L’étude « L’engagement bénévole en France de 2010 à 2016 » est parue en 2016.
Consulter l’étude ici.

L’étude «  L’Engagement bénévole des seniors : une implication réfléchie ! » parue en 2015.
Consulter l’étude ici.